Automobile | L’importation des voitures d’occasion de moins de trois ans en Algérie pourrait connaître un arrêt brutal. Cette nouvelle, annoncée par l’association de protection des consommateurs (Apoce), fait suite à la décision des autorités de geler les immatriculations de ces véhicules.
Un boom des importations en 2024
Le premier semestre 2024 a vu une hausse significative des importations de véhicules d’occasion de moins de trois ans en Algérie. Selon les chiffres des douanes algériennes, 26.562 véhicules touristiques et utilitaires ont été importés entre 2023 et les six premiers mois de 2024. Pour la seule année 2023, 9.970 véhicules ont été importés, représentant une valeur de 142,40 millions de dollars.
Une croissance spectaculaire stoppée net
Le premier trimestre 2024 a enregistré une augmentation remarquable, avec 16.592 véhicules importés pour une valeur de 243,88 millions de dollars. Cependant, cette tendance à la hausse pourrait être brusquement interrompue par la récente décision gouvernementale.
Gel des immatriculations : une mesure inattendue
Une note du ministère de l’Intérieur, datée du 1ᵉʳ octobre 2024, ordonne le gel de la délivrance des cartes d’immatriculation pour les véhicules de moins de trois ans importés. Cette mesure, qui s’applique « jusqu’à nouvel ordre », empêche les particuliers résidents d’obtenir de nouvelles cartes grises pour ces véhicules.
Les raisons possibles de cette décision
Mustapha Zebdi, président de l’Apoce, avance deux hypothèses auprès de TSA Algérie principales pour expliquer cette décision :
- La flambée récente de l’euro sur le marché parallèle des devises, atteignant des niveaux record jusqu’à 260 DZD pour un euro dans certaines localités.
- D’éventuels problèmes techniques sur les véhicules importés, provenant principalement d’Espagne et de Libye.
Un marché des devises sous tension
L’absence d’un réseau de change officiel oblige les Algériens à s’approvisionner en devises sur le marché noir pour acheter des véhicules à l’étranger. Cette situation a entraîné une forte demande d’euros ces derniers jours, provoquant une rareté de la monnaie européenne et une hausse des prix sans précédent.
En conclusion, cette mesure de gel des immatriculations soulève des questions sur l’avenir de l’importation des véhicules d’occasion en Algérie. Elle met également en lumière les défis liés au marché des devises et à la régulation du secteur automobile dans le pays.