Algérie – Économie | Le marché noir des devises en Algérie connaît une hausse spectaculaire du taux de l’euro, atteignant 241 dinars à l’achat et 239 dinars à la vente. Cette augmentation soulève des inquiétudes chez les consommateurs et les économistes. Voici les principaux facteurs expliquant cette flambée :
1. La rentrée universitaire et les voyages d’études
La période de la rentrée universitaire crée une forte demande en euros. De nombreux étudiants algériens se préparant à étudier à l’étranger ont besoin de devises pour couvrir leurs frais d’inscription, de logement et leurs dépenses quotidiennes. Cette demande accrue exerce une pression à la hausse sur le cours de l’euro.
2. La reprise des voyages post-saison estivale
Après la saison estivale, on observe une intensification des voyages. Les Algériens vivant à l’étranger et les travailleurs expatriés retournent dans leurs pays de résidence, emportant avec eux des devises. Cette situation réduit temporairement l’offre d’euros sur le marché local, contribuant à la hausse des prix.
3. L’importation de voitures d’occasion de moins de 3 ans
La levée partielle des restrictions sur l’importation de véhicules d’occasion de moins de trois ans a stimulé la demande en euros. Les Algériens souhaitant acquérir ces véhicules sur le marché international ont besoin de devises pour leurs transactions, créant une pression supplémentaire sur la disponibilité de l’euro.
4. La baisse de l’offre due au départ des expatriés et des touristes
La fin de la saison estivale marque le départ des expatriés et des touristes algériens, qui constituent une source importante d’approvisionnement en devises. Leur absence entraîne une diminution significative de l’offre d’euros sur le marché noir, accentuant le déséquilibre entre l’offre et la demande.
5. Les préparatifs pour la Omra du Mawlid
L’approche de la Omra du Mawlid génère une demande accrue en devises. De nombreux Algériens souhaitant effectuer ce pèlerinage mineur vers la Mecque ont besoin d’euros ou de dollars pour financer leur séjour en Arabie saoudite, contribuant ainsi à la pression sur le marché des devises.
Une solution proposée : l’ouverture de bureaux de change officiels
Face à cette situation, des experts suggèrent l’ouverture rapide de bureaux de change officiels en Algérie. Ces établissements, régulés par la Banque d’Algérie, offriraient une alternative légale au marché noir et permettraient aux citoyens d’accéder aux devises à des taux plus abordables et encadrés. Bien que prévue dans le nouveau code monétaire et bancaire, la mise en place de ces bureaux tarde à se concrétiser. Leur ouverture pourrait potentiellement stabiliser le marché et limiter les fluctuations importantes des taux sur le marché parallèle.
Cette flambée du cours de l’euro sur le marché noir algérien reflète un déséquilibre complexe entre l’offre et la demande de devises, influencé par divers facteurs saisonniers et structurels. La mise en place de solutions réglementées apparaît comme une nécessité pour stabiliser ce marché volatile.