L’Algérie vient de franchir une étape majeure dans sa lutte contre le marché parallèle des devises avec l’inauguration de ses premiers bureaux de change officiels. Ces nouveaux établissements, installés stratégiquement au port et à l’aéroport d’Alger, s’inscrivent dans une série de mesures gouvernementales visant à réguler les transactions en devises.
Des bureaux de change dans des zones stratégiques
Les autorités algériennes ont choisi d’implanter quatre bureaux de change à la gare maritime du port d’Alger et quatre autres à l’aéroport international. Ces emplacements ont été sélectionnés car ils constituent les principaux points d’entrée et de sortie des voyageurs internationaux. Le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Benbahane, s’est personnellement rendu sur place pour superviser leur mise en service.
Une réponse aux enjeux du marché des devises
Cette initiative s’accompagne d’une revalorisation de l’allocation touristique qui passera à 750 euros par an pour les adultes à partir de janvier 2025, contre l’équivalent de 100 euros actuellement. Sur le marché parallèle, l’euro se maintient actuellement au-dessus de 255 dinars, tandis que le cours officiel reste à 140 dinars.
Renforcement du contrôle des flux financiers
Le gouvernement a également instauré un plafonnement à 7.500 euros du montant en devises que les résidents et non-résidents peuvent exporter par année civile. Cette mesure, qui remplace la précédente limitation par voyage, vise à mieux contrôler les flux financiers et à prévenir les opérations de blanchiment d’argent.
Ces dispositions interviennent alors que l’Algérie a été placée sur la liste grise du GAFI (Groupe d’Action Financière) en octobre dernier, nécessitant une surveillance renforcée en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Impact sur les transactions financières
Les nouveaux bureaux de change permettront aux voyageurs d’échanger leurs devises contre des dinars de manière sécurisée et d’obtenir leur allocation touristique en monnaies étrangères. Selon les données officielles consultables sur l’actualité des taux de change, l’écart entre les cours officiels et parallèles reste significatif, justifiant ces nouvelles mesures de régulation.