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Augmentation de deux taxes sur le chiffre d’affaires des entreprises en Algérie

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La Loi de finances 2025 en Algérie, entrée en vigueur le 1er janvier, introduit des changements significatifs dans la fiscalité des entreprises. Deux taxes sur le chiffre d’affaires sont particulièrement impactées : la taxe sur la publicité et la taxe de solidarité sur les importations. Ces augmentations soulèvent des inquiétudes quant à leurs répercussions sur l’économie algérienne.

Hausse de la taxe sur la publicité

L’article 117 de la loi de finances 2025 modifie la taxe sur la publicité, qui passe de 1% à 2% du chiffre d’affaires réalisé dans le cadre de l’activité publicitaire. Cette augmentation touche particulièrement le secteur des médias et de la communication, déjà fragilisé par une conjoncture économique difficile. La taxe s’applique quel que soit le résultat de l’entreprise, bénéficiaire ou déficitaire.

Pour les entreprises médiatiques, cette hausse représente une charge supplémentaire dans un contexte où le marché publicitaire algérien traverse déjà une crise importante. Elle s’ajoute aux nombreuses taxes existantes qui peuvent représenter entre 60% et 70% du chiffre d’affaires de ces entreprises.

Répartition des recettes de la taxe sur la publicité

Le produit de cette taxe sera réparti comme suit :

  • 50% au profit du budget de l’État
  • 25% pour le Fonds national pour le développement de la technique et de l’industrie cinématographiques
  • 25% pour le Fonds d’aide à la presse écrite, audiovisuelle, électronique et des actions de formation des journalistes

Augmentation de la taxe de solidarité sur les importations

L’article 178 de la loi de finances 2025 révise également à la hausse la taxe de solidarité prélevée sur les opérations d’importation. Le taux de cette taxe passe de 2% à 3%. Cette augmentation risque d’avoir un impact direct sur les prix des produits importés, les importateurs étant susceptibles de répercuter cette hausse sur les consommateurs finaux.

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Cette mesure s’inscrit dans un contexte où le gouvernement cherche à augmenter ses ressources fiscales. Cependant, de nombreux observateurs estiment que la véritable solution réside dans l’élargissement de l’assiette fiscale, notamment vers le secteur informel.

Mesures pour lutter contre l’économie informelle

La loi de finances 2025 introduit également des dispositions visant à réduire l’ampleur du marché informel. Notamment, elle institue l’obligation d’effectuer certaines transactions importantes par des moyens de paiement autres que l’espèce, à travers les circuits bancaires et financiers. Cette mesure concerne les transactions immobilières, la vente de véhicules, d’équipements industriels, de bateaux de plaisance et les polices d’assurance obligatoire.

Bien que cette initiative représente un pas dans la lutte contre le marché informel et le blanchiment d’argent, les observateurs soulignent qu’une réforme fiscale plus approfondie serait nécessaire. Celle-ci devrait viser à réduire les taxes et impôts sur les activités légales, ce qui pourrait inciter les acteurs du secteur informel à intégrer l’économie formelle.

Impacts potentiels sur l’économie algérienne

Ces augmentations de taxes soulèvent des interrogations quant à leurs effets sur l’économie algérienne. D’une part, elles pourraient contribuer à augmenter les recettes fiscales de l’État. D’autre part, elles risquent de peser sur la compétitivité des entreprises, en particulier dans le secteur des médias, et d’entraîner une hausse des prix pour les consommateurs, notamment pour les produits importés.

Par ailleurs, ces mesures s’inscrivent dans un contexte économique plus large. L’Algérie fait face à des défis importants, notamment en ce qui concerne la diversification de son économie et la réduction de sa dépendance aux hydrocarbures. Le pays cherche également à moderniser ses procédures d’importation tout en protégeant son industrie locale.

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Autres mesures fiscales et économiques

La loi de finances 2025 comprend d’autres dispositions qui pourraient avoir un impact sur l’économie algérienne. Par exemple, de nouvelles régulations concernant l’importation de voitures d’occasion et les vignettes automobiles sont prévues. De plus, le gouvernement prépare une nouvelle taxe sur le tabac pour 2025, ce qui pourrait affecter le marché du tabac et potentiellement réduire la contrebande, comme en témoigne la récente saisie de tabac contrefait à Aïn Defla.

Ces mesures s’inscrivent dans un effort plus large de réforme économique et fiscale en Algérie. Leur efficacité et leur impact sur le long terme restent à évaluer, alors que le pays cherche à équilibrer ses besoins en recettes fiscales avec la nécessité de stimuler la croissance économique et d’améliorer le climat des affaires.

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