La Direction générale des impôts (DGI) a dévoilé les grandes lignes de la Loi de finances 2025. Ce texte législatif majeur propose un ensemble de mesures fiscales visant à stimuler l’économie algérienne, tout en préservant le pouvoir d’achat des citoyens. Les nouvelles dispositions s’articulent autour de cinq axes principaux, allant du soutien à l’investissement à la simplification des procédures fiscales.
Préservation du pouvoir d’achat et allègement de la charge fiscale
Face à l’augmentation du coût de la vie, la Loi de finances 2025 prévoit des mesures concrètes pour soulager les ménages algériens. Une exonération temporaire de TVA est instaurée sur l’importation de viandes blanches congelées jusqu’à fin 2025. Cette exemption s’étend également à des produits de première nécessité tels que les légumineuses, le riz, les fruits et légumes frais, ainsi que les œufs et volailles produits localement.
Pour garantir la stabilité des prix de certaines denrées stratégiques, le texte maintient les exonérations de TVA et de droits de consommation interne sur l’huile brute et la graine de soja jusqu’au 31 décembre 2025. Les importations de café bénéficieront quant à elles de droits de douane réduits, dans le but de réguler le marché national.
Stimulation de l’investissement et de l’innovation
La promotion de l’investissement, particulièrement dans les secteurs innovants, constitue un axe majeur de cette loi. Les entreprises investissant dans la recherche et le développement ou collaborant avec des start-ups et des incubateurs se verront accorder des réductions d’impôts proportionnelles à leurs dépenses dans ces domaines. Ces incitations visent à dynamiser l’écosystème économique algérien et à favoriser l’émergence de projets novateurs.
Les start-ups et les projets innovants bénéficient d’avantages fiscaux significatifs, notamment l’exonération des droits d’enregistrement pour les acquisitions immobilières destinées à des activités industrielles. De plus, les structures labellisées comme « projets innovants » ou incubateurs se voient octroyer des réductions fiscales étendues, renforçant ainsi leur capacité de développement.
Développement des régions du Sud et équité fiscale
La Loi de finances 2025 accorde une attention particulière au développement économique des régions du Sud. Pour encourager l’implantation d’activités dans ces zones, une réduction de 50% de l’impôt sur le revenu global et de l’impôt sur les bénéfices des sociétés est prolongée pour une durée de cinq ans. Cette mesure vise à attirer les investisseurs et à exploiter le potentiel économique de ces régions.
En matière d’équité fiscale, le texte prévoit une réorganisation du régime de l’impôt forfaitaire unique (IFU) pour en assurer une application plus juste. Les garanties légales offertes aux contribuables lors des contrôles fiscaux sont renforcées, et des mesures incitatives sont mises en place pour encourager les paiements électroniques.
Simplification des procédures fiscales
La simplification administrative est au cœur des préoccupations de cette loi. Les délais pour la déclaration de l’impôt sur la fortune sont exceptionnellement prolongés jusqu’au 30 juin 2025. Par ailleurs, les donations entre le tuteur légal et l’enfant adopté sont désormais exonérées de droits d’enregistrement, facilitant ainsi certaines démarches familiales.
Soutien aux secteurs stratégiques
Le secteur touristique bénéficie d’un taux réduit de TVA à 9% sur les services liés à l’hôtellerie, aux activités thermales, à la restauration touristique et à la location de véhicules pour le transport touristique, maintenu jusqu’à fin 2027. Des mesures spécifiques sont également prévues pour soutenir le secteur audiovisuel, notamment à travers des prélèvements dédiés au financement du développement de l’industrie cinématographique et de la presse écrite et numérique.
Ces nouvelles dispositions fiscales s’inscrivent dans une stratégie globale visant à renforcer l’économie nationale tout en préservant le pouvoir d’achat des citoyens. Elles témoignent de la volonté des autorités de concilier attractivité économique, équité fiscale et justice sociale.
Il est à noter que ces mesures s’accompagnent de changements dans d’autres domaines, comme de nouvelles régulations pour l’importation de voitures d’occasion et les vignettes automobiles, qui entreront en vigueur à compter de 2025. Par ailleurs, les Algériens doivent se préparer à une augmentation des factures SONELGAZ prévue pour 2025, dans le cadre du nouveau régime fiscal.
Enfin, pour les particuliers intéressés par l’achat de véhicules, il est important de prendre connaissance des nouvelles dispositions concernant les véhicules de moins de 3 ans et l’IFU dans la Loi de Finances 2025. Ces mesures auront un impact significatif sur le marché automobile algérien.