L’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne va connaître une révision majeure en 2025, après deux décennies d’application. Cette renégociation vise à rééquilibrer les échanges commerciaux, jugés jusqu’ici défavorables à l’Algérie. L’objectif principal est d’établir un partenariat gagnant-gagnant entre les deux parties.
Un bilan déséquilibré après vingt ans d’accord
Signé en 2002, l’accord d’association Algérie-UE a été négocié dans un contexte particulier, alors que l’Algérie sortait d’une décennie difficile. Le premier bilan établi en 2015 révèle un déficit commercial significatif : l’Algérie a importé pour 220 milliards d’euros de marchandises européennes contre seulement 14 milliards d’euros d’exportations hors hydrocarbures vers l’UE.
Les enjeux de la révision pour l’économie algérienne
La révision vise notamment à permettre à l’Algérie d’exporter de nouveaux produits vers le marché européen. Les produits d’origine animale, jusqu’ici interdits d’exportation, constituent un enjeu majeur. La diversification des exportations algériennes, qui s’étend désormais à l’agriculture, aux minerais et aux produits alimentaires, justifie cette demande de révision.
Les obstacles techniques aux exportations algériennes
Si le démantèlement tarifaire semblait équitable sur le papier, l’Europe maintient des barrières non tarifaires importantes, notamment à travers des normes sanitaires et de sécurité strictes. L’affaire récente de la pâte à tartiner El Mordjene, bloquée en France malgré son succès commercial, illustre ces obstacles réglementaires.
Perspectives et objectifs de la renégociation
Les futures négociations, comme l’a souligné le président Tebboune, devraient se concentrer sur l’ouverture du marché européen aux produits algériens. L’accent sera mis particulièrement sur les produits d’origine animale, les fruits et légumes. Cette révision vise à établir un cadre plus équitable permettant aux produits algériens de qualité d’accéder au marché européen.
La question des investissements européens en Algérie constitue également un point crucial, avec des IDE européens s’élevant à 14,62 milliards d’euros fin 2016, un niveau inférieur à celui observé dans d’autres pays de la région comme l’Égypte et le Maroc.