Dans un entretien accordé au journal français L’Opinion ce dimanche 2 février, le président Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sur l’état des relations entre l’Algérie et la France. Le chef de l’État algérien a abordé plusieurs sujets sensibles, notamment les tensions diplomatiques actuelles, la question du Sahara occidental et les accords bilatéraux de 1968.
Un dialogue politique au point mort
Le président Tebboune a souligné que le dialogue politique entre les deux pays est « quasiment interrompu ». Il a notamment critiqué les déclarations hostiles de certains politiciens français, dont celles du député Éric Ciotti et de Jordan Bardella du Rassemblement National, tout en précisant qu’il distingue « la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades ».
La question du Sahara occidental
Concernant le dossier du Sahara occidental, le président algérien a révélé avoir mis en garde Emmanuel Macron lors d’une rencontre en marge du G7. Il a rappelé le statut de la France comme « protecteur de la légalité internationale » en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’aide au développement et la coopération
Sur la question de l’aide au développement française, le président Tebboune a été catégorique : l’Algérie « n’a pas besoin de cet argent », précisant que le budget de l’État algérien s’élève à 130 milliards de dollars, sans dette extérieure. Il a également abordé la coopération sécuritaire, confirmant que les relations avec la DGSI sont à l’arrêt, tandis que celles avec la DGSE se poursuivent.
Les accords de 1968 en question
Répondant aux appels à l’abrogation des accords de 1968, le président Tebboune les a qualifiés de « coquille vide ». Il a rappelé que ces accords, initialement favorables à la France qui avait besoin de main-d’œuvre, ont été révisés à plusieurs reprises et que depuis 1986, l’instauration des visas a de fait annulé la libre circulation des personnes.
Perspectives de dialogue
Le président Tebboune s’est dit disposé à reprendre le dialogue avec la France, sous certaines conditions. Cette ouverture au dialogue s’inscrit dans une volonté de normalisation des relations entre les deux pays, comme évoqué dans ses récentes déclarations concernant les relations régionales.
La coopération sécuritaire
Sur le plan sécuritaire, le président a confirmé la visite du directeur de la DGSE à Alger le 13 janvier dernier. Il a souligné que si la coopération avec la DGSI est suspendue, celle avec la DGSE se maintient, démontrant une approche différenciée dans les relations sécuritaires bilatérales.