Les relations entre l’Algérie et la France connaissent de nouvelles tensions ce vendredi 10 janvier, suite à l’expulsion ratée d’un influenceur algérien. Cette crise diplomatique s’ajoute aux différends déjà existants, notamment concernant le Sahara occidental et la détention de Boualem Sansal en Algérie. Voici les 5 points essentiels à retenir sur cette situation.
Expulsion ratée d’un influenceur algérien
Le 4 janvier, Boualem N., connu sous le pseudonyme Doualemn, a été arrêté en France. Il est accusé d’avoir appelé à la violence contre un opposant algérien et d’incitation à la haine. Le 9 janvier, les autorités françaises ont tenté de l’expulser vers l’Algérie, mais il a été renvoyé en France le jour même. Cette situation a provoqué de vives réactions côté français, notamment de la part du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a déclaré que « l’Algérie cherche à humilier la France ».
Menaces de représailles de la France
Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur français a évoqué la possibilité de prendre des mesures de représailles contre l’Algérie. Bruno Retailleau a notamment mentionné l’éventualité de restreindre l’octroi des visas aux ressortissants algériens, une mesure déjà utilisée en septembre 2021. Cependant, cette option ne fait pas l’unanimité au sein du gouvernement français.
Possibles sanctions économiques
Une autre piste envisagée par la France concerne des représailles économiques. Le ministre de l’Intérieur a suggéré d’alourdir les tarifs douaniers sur les produits industriels et agricoles algériens. En 2023, les échanges économiques entre l’Algérie et la France ont atteint 11,8 milliards d’euros. Toutefois, l’application de telles mesures pourrait s’avérer complexe en raison des accords existants entre l’Algérie et l’Union européenne.
Remise en question de l’accord de 1968
Certaines figures politiques françaises, notamment à droite et à l’extrême droite, appellent à la révocation de l’accord franco-algérien de 1968 qui régit l’immigration des ressortissants algériens en France. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal s’est même prononcé en faveur de la dénonciation unilatérale de cet accord dans une tribune publiée ce vendredi 10 janvier.
Contexte de tensions préexistantes
Cette nouvelle crise s’inscrit dans un contexte déjà tendu entre l’Algérie et la France. Les désaccords portent notamment sur la question du Sahara occidental et sur la détention de l’écrivain Boualem Sansal en Algérie. Le 6 janvier, le président français Emmanuel Macron avait estimé que l’Algérie se « déshonore » en « empêchant un homme gravement malade de se soigner », faisant référence à Sansal.
Il est important de noter que cette crise survient dans un contexte plus large de tensions diplomatiques. Par exemple, l’Algérie prépare actuellement le rapatriement de ses ressortissants du Liban face à l’escalade des violences dans ce pays.
Par ailleurs, ces tensions diplomatiques ont des répercussions dans divers domaines. Dans le monde du football par exemple, le football algérien traverse une crise financière importante, avec une perte estimée à 64 millions d’euros pour l’État. Dans ce contexte difficile, l’équipe nationale algérienne cherche des stratégies astucieuses pour éviter une crise en 2024.
Enfin, il est intéressant de noter que le ministre de la Communication algérien a récemment déclaré à Oran que la France avait envahi l’Algérie pour échapper à ses propres crises et à l’isolement en Europe, soulignant ainsi la complexité historique des relations entre les deux pays.