Le tribunal administratif de Melun vient d’annuler l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) visant l’influenceur algérien Doualemn. Cette décision représente un nouveau revers pour le ministère de l’Intérieur français, qui avait ordonné son expulsion en janvier 2024.
La justice suspend l’expulsion et ordonne le réexamen du dossier
Saisi en urgence, le tribunal administratif a non seulement annulé l’OQTF, mais a également enjoint les autorités préfectorales à réexaminer la situation de l’intéressé dans un délai de trois mois. Boualem Naman, connu sous le pseudonyme « Doualemn », devra recevoir une autorisation provisoire de séjour durant cette période de réexamen. Le tribunal a également accordé une indemnité de 1200 euros à l’influenceur.
Une situation complexe entre la France et l’Algérie
L’affaire a débuté en janvier 2024 lorsque Doualemn, âgé de 59 ans et résidant à Montpellier, a été placé en garde à vue suite à la diffusion d’une vidéo sur TikTok. Vivant en France depuis 15 ans avec sa famille, l’influenceur aux 168 000 abonnés fait l’objet d’une attention particulière des autorités françaises.
La réaction du ministère de l’Intérieur
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a immédiatement annoncé son intention de faire appel de cette décision. Le ministère prévoit également de poursuivre la procédure d’expulsion, avec une saisie de la Commission départementale d’expulsion des étrangers (COMEX) programmée pour le 19 février prochain.
La satisfaction des avocats de la défense
Les avocates de Doualemn, Marie David-Bellouard et Julie Gonidec, ont salué cette décision dans un communiqué, la qualifiant de « logique » et dénonçant ce qu’elles considèrent comme un « acharnement féroce et aveugle » à l’encontre de leur client. Elles ont notamment souligné le caractère illégal de la rétention depuis le 29 janvier.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de relations diplomatiques complexes, comme en témoignent les discussions récentes sur l’éventuelle annulation d’accords entre la France et l’Algérie.