Le général Joseph Aoun, commandant de l’armée libanaise, n’a pas réussi à obtenir la majorité nécessaire lors du premier tour de l’élection présidentielle au Liban. Avec seulement 71 voix sur les 86 requises, un second tour de scrutin a été programmé. Cette élection survient après plus de deux ans de vacance à la tête de l’État libanais.
Un premier tour sans vainqueur
Le jeudi 9 janvier 2025, le Parlement libanais s’est réuni pour élire un nouveau président de la République. Le général Joseph Aoun, considéré comme favori, n’a pas réussi à franchir le cap du premier tour. Selon les déclarations du président du Parlement, Nabih Berri, le commandant de l’armée a obtenu 71 voix, un score insuffisant pour une victoire au premier tour qui nécessitait 86 voix sur 128 députés.
Le scrutin a également révélé que 37 députés ont déposé des bulletins blancs, tandis que 20 bulletins ont été déclarés nuls. Cette répartition des votes reflète les divisions politiques persistantes au sein du Parlement libanais.
Les forces en présence
Les bulletins blancs proviendraient principalement des groupes chiites représentant les mouvements Amal et Hezbollah, ainsi que des membres du bloc du Liban fort, dirigé par Gebran Bassil du Courant patriotique libre. Cette abstention stratégique souligne les enjeux politiques complexes de cette élection présidentielle.
Malgré cet échec au premier tour, le général Joseph Aoun semble toujours bénéficier d’un soutien important. Le député de Jbeil, Simon Abi Ramia, a notamment affirmé avoir voté en sa faveur, illustrant le soutien dont bénéficie le commandant de l’armée au-delà des clivages traditionnels.
Vers un second tour décisif
Face à cette situation, le président du Parlement a annoncé la tenue d’un second tour de scrutin à 14h00 (UTC+2). Ce nouveau vote sera crucial pour déterminer si le général Aoun parviendra à rassembler les voix manquantes pour accéder à la présidence.
L’élection d’un nouveau président revêt une importance capitale pour le Liban, qui fait face à une crise politique et économique majeure. Le pays est sans chef d’État depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, une situation qui a aggravé l’instabilité institutionnelle.
Un contexte politique tendu
Il est à noter que Sleiman Frangieh, candidat proche du Hezbollah et considéré comme un concurrent sérieux, a récemment annoncé son retrait de la course présidentielle au profit du général Aoun. Ce ralliement pourrait influencer les résultats du second tour, bien que les lignes de fracture politiques demeurent profondes.
L’issue de cette élection présidentielle est cruciale pour l’avenir du Liban. Le pays attend un leader capable de faire face aux défis économiques et politiques majeurs qui persistent depuis plusieurs années. Le second tour de scrutin sera donc suivi de près par la population libanaise et la communauté internationale.