Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé sa démission lundi après près de dix ans au pouvoir, sur fond de crise politique et économique. Dans la foulée, le président élu américain Donald Trump a proposé une fusion entre le Canada et les États-Unis, une idée qui suscite la controverse.
Justin Trudeau annonce sa démission surprise
Le 7 janvier 2025, Justin Trudeau a déclaré lors d’une conférence de presse à Ottawa : « J’ai l’intention de démissionner de mon poste de chef du parti et de premier ministre une fois que le parti aura choisi son prochain chef ». Cette décision intervient alors que sa popularité est au plus bas dans les sondages, après des semaines de crise politique au Canada.
Le Premier ministre de 53 ans était sous pression de l’opposition mais aussi de son propre parti libéral, inquiet pour les élections législatives à venir. « Ce pays mérite un véritable choix lors des prochaines élections. Il est devenu clair pour moi que si je dois mener des batailles internes, je ne peux pas être premier ministre », a-t-il ajouté, visiblement ému.
Un contexte politique et économique tendu
La démission de Justin Trudeau s’inscrit dans un contexte difficile pour le Canada. Le pays fait face à une forte inflation, une crise du logement et des problèmes dans les services publics. De plus, les récentes déclarations de Donald Trump, menaçant d’imposer des droits de douane de 25% sur les produits canadiens dès son retour au pouvoir en janvier, ont accentué les tensions.
Dans ce climat, la vice-première ministre Chrystia Freeland a également démissionné, affichant son désaccord avec Justin Trudeau sur la gestion de la potentielle guerre économique avec les États-Unis. Un large remaniement ministériel a suivi, sans parvenir à sauver le mandat de Trudeau.
Trump propose une fusion entre le Canada et les États-Unis
Peu après l’annonce de la démission de Justin Trudeau, Donald Trump a fait une déclaration surprenante. Le président élu américain a estimé que le Canada devrait « fusionner » avec les États-Unis. Cette proposition, qu’il a déjà évoquée à plusieurs reprises ces derniers temps, suscite l’agacement au Canada.
Trump a précisé sa vision : « Pas de droits de douane, une baisse des impôts et des garanties sécuritaires face à la menace des navires russes et chinois ». Il a même suggéré que le Canada pourrait devenir le « 51e État » américain.
Un avenir incertain pour le Parti libéral canadien
Le départ de Justin Trudeau ouvre une période d’incertitude pour le Parti libéral. Plusieurs personnalités se sont déjà activées en coulisses pour prendre la tête du parti, qui se réunit mercredi. Le processus de sélection d’un nouveau chef prend généralement plusieurs mois, ce qui signifie que Trudeau devrait rester Premier ministre jusqu’au 20 janvier au moins.
Les défis qui attendent son successeur sont nombreux. Les libéraux accusent un retard de plus de 20 points dans les sondages face aux conservateurs, et les prochaines élections législatives doivent se tenir au plus tard en octobre 2025. Selon André Lamoureux, spécialiste en science politique à l’Université du Québec à Montréal, « C’est une cause perdue. Personne n’est en position aujourd’hui au Parti libéral de recréer un engouement, un mouvement d’adhésion ».
Cette situation politique au Canada rappelle les défis que peuvent rencontrer les dirigeants, même dans des démocraties stables. En Algérie, le Premier ministre a également fait face à des rumeurs de démission récemment, mais a finalement été maintenu en poste.
Réactions mitigées au Canada
La démission de Justin Trudeau semble susciter des réactions diverses au Canada. Certains citoyens, comme Annette Sousa d’Ottawa, y voient un « soulagement » : « J’ai l’impression que c’est un peu un soulagement, pas seulement pour moi, mais aussi pour lui, parce qu’il avait beaucoup de pression sur les épaules », a-t-elle déclaré à l’AFP.
D’autres, comme Rob Gwett de Toronto, auraient préféré que Justin Trudeau « déclenche des élections » et estiment qu’il aurait dû partir il y a déjà longtemps « à cause des scandales ».
Le chef des conservateurs, Pierre Poilievre, a vivement critiqué cette démission sur les réseaux sociaux : « Tous les députés libéraux et tous les candidats à la chefferie ont soutenu TOUT ce que Trudeau a fait pendant 9 ans, et maintenant ils veulent tromper les électeurs en mettant un autre visage libéral pour continuer à arnaquer les Canadiens ».
L’héritage de Justin Trudeau
Malgré cette fin de mandat difficile, Justin Trudeau laisse un héritage important. Fils du charismatique Pierre Elliott Trudeau, il avait fait une entrée remarquée en politique, acquérant rapidement une renommée mondiale. Perçu à ses débuts comme un Premier ministre moderne et progressiste, il a notamment fait du Canada le deuxième pays au monde à légaliser le cannabis, instauré l’aide médicale à mourir, et mis en place une taxe carbone.
Il a également lancé une enquête publique sur les femmes autochtones disparues et assassinées, et signé une version modernisée de l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Son mandat aura donc été marqué par des avancées significatives, malgré les difficultés rencontrées ces derniers temps.
Cette situation politique au Canada montre l’importance de la stabilité gouvernementale, un sujet qui fait écho à l’actualité algérienne. Récemment, la JS Kabylie, un club de football algérien, a également connu des turbulences avec la démission de son entraîneur, illustrant que les changements de direction peuvent survenir dans divers domaines.