L’Olympique de Marseille (OM) se retrouve au cœur d’une situation paradoxale concernant les joueurs algériens. Alors que le club phocéen a été accusé de bouder les talents masculins issus d’Algérie, il vient d’officialiser le recrutement d’une gardienne internationale algérienne pour son équipe féminine. Cette décision soulève des questions sur la politique de recrutement du club et ses relations avec le football algérien.
L’OM Féminin recrute Chloé N’Gazi, gardienne internationale algérienne
L’Olympique de Marseille Féminin a annoncé ce jeudi sa première recrue pour l’année 2025. Il s’agit de Chloé N’Gazi, gardienne internationale algérienne âgée de 28 ans. Née le 6 juin 1998 à Meudon, N’Gazi compte neuf sélections avec l’équipe nationale d’Algérie et apporte une solide expérience au club marseillais.
Formée à Issy puis passée par le PSG, N’Gazi a également évolué dans le championnat universitaire américain à Orlando entre 2015 et 2019. De retour en France, elle a porté les couleurs d’Orléans, Fleury et plus récemment Le Havre, où elle n’a malheureusement pas eu l’opportunité de jouer en D1 Arkema. Son arrivée à l’OM en D2 féminine marque un nouveau départ pour la joueuse qui espère relancer sa carrière.
Un recrutement qui contraste avec la politique masculine du club
Ce transfert intervient dans un contexte où l’OM est régulièrement critiqué pour son apparent manque d’intérêt envers les joueurs algériens pour son équipe masculine. Plusieurs cas ont alimenté cette perception, comme le refus présumé de recruter Youcef Belaïli, international algérien de 27 ans. De même, des rumeurs ont circulé concernant l’intérêt non concrétisé du club pour d’autres talents comme Youcef Atal ou Adam Ounas.
Cette situation a conduit certains observateurs à s’interroger sur les raisons de ces refus. Des spéculations ont même émergé sur de possibles influences extérieures dans les décisions de recrutement du club, bien que ces allégations restent non vérifiées.
Les enjeux sportifs et extra-sportifs du recrutement
Le recrutement de Chloé N’Gazi s’inscrit dans une stratégie de renforcement de l’équipe féminine de l’OM, actuellement en D2. La gardienne algérienne rejoint sa compatriote Roselène Khezami, capitaine de l’équipe, renforçant ainsi la présence algérienne au sein du club. Cette décision pourrait également être vue comme un geste d’ouverture vers la communauté franco-algérienne de Marseille.
Cependant, les choix de recrutement pour l’équipe masculine restent sujets à débat. Certains joueurs algériens ont exprimé leur déception face aux refus de l’OM, alimentant les discussions sur les relations entre le club et les talents issus du football algérien.
L’impact sur les relations franco-algériennes dans le football
Cette situation met en lumière la complexité des relations franco-algériennes dans le monde du football. Alors que de nombreux joueurs d’origine algérienne évoluent avec succès dans le championnat français, le cas de l’OM semble cristalliser les tensions et les incompréhensions.
Il est important de noter que ces choix de recrutement s’inscrivent dans un contexte plus large, où les considérations sportives se mêlent parfois à des enjeux diplomatiques et culturels. La récente décision d’Houssem Aouar de jouer pour l’Algérie après avoir porté le maillot de l’équipe de France illustre bien la complexité de ces choix pour les joueurs binationaux.
Perspectives pour l’avenir
L’arrivée de Chloé N’Gazi à l’OM Féminin pourrait ouvrir la voie à une évolution dans la politique de recrutement du club. Il reste à voir si cette décision aura un impact sur les futures approches de l’OM concernant les joueurs algériens pour son équipe masculine.
Par ailleurs, ce transfert s’inscrit dans un contexte plus large de développement du football féminin en Algérie et en France. L’essor du numérique et l’intérêt croissant pour le sport féminin pourraient contribuer à une plus grande visibilité et reconnaissance des joueuses algériennes sur la scène internationale.