Les exportations de blé français vers l’Algérie ont connu une baisse spectaculaire, passant de 5 millions de tonnes en 2019 à seulement 1,5 million de tonnes en 2024. Cette transformation majeure du marché céréalier entre les deux pays s’explique par plusieurs facteurs, notamment la modification des critères d’importation et la diversification des sources d’approvisionnement.
Un changement radical dans les importations céréalières algériennes
Historiquement premier fournisseur de blé de l’Algérie, la France a longtemps couvert jusqu’à 80% des besoins algériens. En 2019, les exportations représentaient un montant avoisinant 1 milliard d’euros. Cependant, depuis 2020, l’Algérie a modifié ses critères d’importation, ouvrant son marché à de nouveaux fournisseurs.
Diversification des sources d’approvisionnement
L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a revu son cahier des charges pour l’importation des céréales. Cette modification technique a permis à des fournisseurs de la mer Noire, notamment la Russie, de proposer des prix plus compétitifs. En octobre 2024, lors d’un appel d’offres pour 500 000 tonnes de blé, l’OAIC a précisé que des critères techniques spécifiques avaient été établis en fonction des besoins industriels.
Impact sur les échanges commerciaux franco-algériens
Malgré cette baisse significative dans le secteur céréalier, les échanges commerciaux globaux entre les deux pays ont atteint 11,1 milliards d’euros en 2024, contre 11,6 milliards en 2023. Les exportations françaises vers l’Algérie ont même progressé de 6,6%, atteignant 4,8 milliards d’euros.
Évolution du secteur agricole dans les relations bilatérales
Le secteur agricole, autrefois pilier des échanges franco-algériens, occupe désormais la quatrième position des exportations françaises vers l’Algérie, derrière les produits industriels, les matériels de transport et les équipements mécaniques. Les livraisons de céréales ont légèrement repris en 2024 avec 329 millions d’euros, mais restent bien inférieures aux niveaux historiques.
Réorientation des flux commerciaux
Face à cette nouvelle configuration du marché, le Maroc est devenu le premier acheteur de blé tendre français devant la Chine. Parallèlement, les exportations russes de produits agroalimentaires vers l’Afrique ont considérablement augmenté, dépassant les 7 milliards de dollars en 2024.