Dans un entretien accordé au journal français L’Opinion, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’exprime sur la crise diplomatique entre l’Algérie et la France. Face aux tensions croissantes, il aborde plusieurs sujets sensibles dont les relations bilatérales, la coopération sécuritaire et les questions migratoires.
Un dialogue politique au point mort
Le président Tebboune constate que les relations commerciales se maintiennent mais que le dialogue politique est quasiment interrompu. Il déplore les déclarations hostiles de certains politiques français, notamment celles d’Éric Ciotti qualifiant l’Algérie d' »État voyou » et de Jordan Bardella évoquant un « régime hostile et provocateur ».
La question du Sahara occidental
Lors d’une rencontre avec Emmanuel Macron en marge du G7 à Bari, le président Tebboune a mis en garde son homologue français contre les conséquences d’une reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental. Il a souligné le statut de la France comme membre permanent du Conseil de sécurité et protecteur de la légalité internationale.
La coopération sécuritaire en question
Concernant la coopération sécuritaire, le président algérien confirme que les relations avec la DGSE se poursuivent, mais que la collaboration avec la DGSI est suspendue. Il évoque notamment la visite du directeur de la DGSE à Alger le 13 janvier dernier.
Une nouvelle politique de santé
Dans une annonce significative, le président Tebboune révèle la décision de mettre fin à l’envoi de patients algériens en France pour des soins médicaux. Il précise que le montant des factures impayées s’élève à 2,5 millions d’euros, contrairement aux 44 millions évoqués par certains médias français.
Perspectives de dialogue
Le président Tebboune se dit prêt à reprendre le dialogue avec la France, mais attend des déclarations fortes de la part du président français. Il suggère que des personnalités politiques respectées comme Jean-Pierre Raffarin, Jean-Pierre Chevènement, Dominique de Villepin et Ségolène Royal pourraient contribuer à apaiser les relations bilatérales.
Réformes internes et perspectives d’avenir
Parallèlement à ces tensions diplomatiques, l’Algérie poursuit ses réformes internes. Comme rapporté dans l’actualité récente, le président Tebboune a également pris des décisions importantes concernant l’accord d’association avec l’UE et procédé à un remaniement gouvernemental significatif.