Le tribunal judiciaire de Montpellier a rendu un jugement décisif concernant la mosquée Annour, ordonnant l’éviction des dirigeants nommés par la Grande Mosquée de Paris. Cette décision, assortie d’une astreinte de 1 000 euros par jour de retard, marque un tournant dans la gestion de ce lieu de culte situé dans le quartier du plan Cabanes.
Une décision de justice qui fait date
Le jugement, prononcé le mardi 28 janvier, reconnaît le caractère « illicite » de l’installation de Mohamed Amar à la direction de la mosquée. Le tribunal a condamné ce dernier à verser 10 000 euros de dommages et intérêts à l’association culturelle musulmane des Habous de Montpellier, qui regroupe les responsables historiques du lieu de culte.
Un conflit autour d’une mosquée rénovée
La mosquée Annour, qui a bénéficié d’une rénovation majeure d’un montant de 3 millions d’euros financée principalement par les dons des fidèles, avait repris ses activités en février 2023. En janvier 2024, Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, avait révoqué le mandat de gestion de l’ancien dirigeant, Mohamed Nourreddine.
Les implications juridiques de la décision
Selon Me Didier Dossat, avocat des anciens dirigeants, la nomination d’un nouveau dirigeant par la Grande Mosquée de Paris était juridiquement sans effet. Cette position a été confirmée par le tribunal, malgré la propriété par la Grande Mosquée de Paris d’une partie du bâtiment.
La réaction des parties concernées
Les nouveaux dirigeants contestent le jugement, arguant que le décès de leur avocat le jour de l’audience les a empêchés de présenter correctement leur défense. Ils ont annoncé leur intention de poursuivre leur action « dans le cadre de la loi » pour maintenir leur gestion du lieu de culte.