France | La justice française vient de confirmer une décision qui fera date : Omar Ben Laden, quatrième fils de l’ancien chef d’Al-Qaïda, doit quitter le territoire français. Cette Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) marque la fin d’un chapitre inattendu dans l’histoire récente de l’Hexagone.
Depuis 2016, Omar Ben Laden avait trouvé refuge à Domfront-en-Poiraie, un paisible village normand. Loin de l’ombre pesante de son père, il s’était forgé une nouvelle identité en tant qu’artiste peintre. Ses toiles, vendues entre 800 et 2500 euros, reflétaient les traumatismes de son enfance au Moyen-Orient. En 2022, il confiait à France 3 : « Le rouge de mes toiles, ce sont les souffrances, la guerre, les bombardements ».
Malgré ses efforts pour se distancier du passé familial, Omar Ben Laden s’est retrouvé au cœur d’une polémique en 2021. À l’occasion du dixième anniversaire de la mort de son père, il a publié un message sur Twitter qui a choqué l’opinion publique. Il écrivait notamment : « L’histoire n’est écrite qu’avec le sang de ces personnes – pour raconter l’histoire de ces martyrs qui ont marqué l’histoire, construit des nations et apporté la gloire. Leur sang est la bouée de sauvetage de notre foi jusqu’au jour du jugement dernier. Repose en paix ».
Cette déclaration a eu des conséquences graves. En 2023, Omar Ben Laden a été mis en examen pour apologie du terrorisme. Le 7 octobre 2024, le tribunal administratif a confirmé l’OQTF, signifiant son expulsion définitive de France.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné la fermeté de cette décision, s’inscrivant dans une politique migratoire plus stricte. Cette expulsion illustre la volonté du gouvernement de renforcer le contrôle des frontières et de limiter l’immigration, particulièrement envers les individus perçus comme ayant des liens avec des discours radicaux.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de durcissement des règles d’immigration en France. Les OQTF, autrefois réservées à des cas spécifiques, sont désormais plus fréquemment utilisées pour expulser des personnes jugées incompatibles avec la sécurité nationale ou l’ordre public.
L’expulsion d’Omar Ben Laden soulève des questions complexes sur l’équilibre entre sécurité nationale et liberté d’expression. Alors qu’il menait une vie apparemment intégrée en tant qu’artiste respecté, ses déclarations ont finalement pesé plus lourd que son parcours d’intégration.
Cette décision de justice marque non seulement la fin du séjour d’Omar Ben Laden en France, mais elle pourrait également avoir des répercussions sur la perception de la politique migratoire française à l’international. Elle illustre la tension persistante entre les impératifs de sécurité et les valeurs d’accueil traditionnellement associées à la France.