Une affaire d’espionnage présumé secoue actuellement les relations franco-algériennes. Un fonctionnaire du ministère français de l’Économie et une employée de l’Office de l’immigration ont été mis en examen pour avoir prétendument transmis des informations sensibles aux services de renseignement algériens. Cette affaire survient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays.
Des arrestations sous haute surveillance
La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a procédé le 16 décembre 2024 à l’interpellation d’un fonctionnaire âgé de 56 ans travaillant à une sous-direction du ministère de l’Économie et des Finances. Le suspect, décrit comme franco-algérien, occupait le poste de chef de secteur à la sous-direction du numérique de l’administration centrale.
Une seconde personne, une employée de l’Office de l’immigration âgée de 46 ans, a également été appréhendée dans le cadre de cette affaire. Les deux suspects font face à des accusations graves concernant la transmission présumée d’informations confidentielles.
Nature des accusations portées
Les charges retenues contre le fonctionnaire incluent « intelligence avec une puissance étrangère » et « collecte frauduleuse de données portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation« . Il est soupçonné d’avoir fourni des renseignements sur l’identité et la localisation de ressortissants algériens résidant en France.
L’employée de l’Office de l’immigration est accusée d’avoir transmis des informations confidentielles concernant la situation administrative de ressortissants algériens, notamment des demandeurs d’asile et des personnes sollicitant des titres de séjour.
Contexte diplomatique sensible
Cette affaire émerge dans un contexte diplomatique particulièrement délicat entre la France et l’Algérie. Les révélations interviennent trois mois après les arrestations, alors que les tensions diplomatiques entre les deux pays connaissent déjà une période d’intensification.
Il est à noter que ces accusations surviennent peu après des révélations concernant d’autres affaires d’espionnage dans la région, illustrant la complexité des relations diplomatiques actuelles.
Implications juridiques et administratives
Le fonctionnaire a été placé sous contrôle judiciaire après sa mise en examen le 19 décembre. L’affaire, qualifiée de « rarissime » et d' »extrême sensibilité » par les médias français, fait l’objet d’une enquête approfondie par les services de sécurité français.
Dans un contexte plus large, cette situation rappelle d’autres cas récents comme l’affaire Belqassem Ben Arous au Liban, démontrant la complexité des enjeux diplomatiques et sécuritaires dans la région.