L’Algérie vient de mettre en œuvre une nouvelle mesure visant à soutenir les exportateurs et à stimuler les exportations hors hydrocarbures. Cette initiative prévoit une réduction directe de 50% sur les frais de transport international pour les exportateurs, dans le cadre des efforts du gouvernement pour diversifier l’économie et réduire la dépendance aux hydrocarbures.
Une réduction immédiate des coûts de transport pour les exportateurs
La nouvelle mesure, appliquée pour la première fois le 6 janvier, offre aux exportateurs hors hydrocarbures une réduction directe de 50% sur les frais de transport international. Cette initiative marque un changement significatif par rapport au système précédent, où les exportateurs devaient payer l’intégralité des frais de transport avant de demander un remboursement.
La première opération bénéficiant de cette réduction a concerné l’expédition de quatre tonnes de fruits et légumes vers le Canada, effectuée à l’aéroport international d’Alger par Air Algérie Cargo. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), visant à alléger la trésorerie des entreprises et à simplifier les procédures administratives.
Simplification des procédures et soutien accru aux exportateurs
Outre la réduction des coûts de transport, le gouvernement algérien a également mis en place une plateforme numérique destinée à simplifier les procédures et à faciliter l’accès au soutien du FSPE. Cette initiative s’ajoute à un accord conclu en avril 2024 entre la direction générale du commerce extérieur et quatre entreprises publiques de transport, dont Air Algérie Cargo, pour faciliter le travail des exportateurs algériens.
Selon Redouane Aouf, directeur général d’Air Algérie Cargo, la compagnie aérienne nationale a reçu de nombreuses demandes d’exportation par transport aérien, témoignant d’une demande croissante pour les produits algériens sur les marchés internationaux. Cette tendance positive reflète la qualité des produits nationaux et l’efficacité des mesures de soutien mises en place.
Objectifs ambitieux pour les exportations hors hydrocarbures
L’Algérie ambitionne d’atteindre 29 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures d’ici 2030. Bien que ces exportations aient triplé entre 2017 et 2023, passant de 1,9 milliard à 5,9 milliards de dollars, elles ont connu un recul en 2023, atteignant 5,05 milliards de dollars. Ce recul s’explique notamment par la baisse des cours mondiaux du gaz, qui a entraîné une chute des prix des engrais, principal composant des exportations algériennes hors hydrocarbures.
Malgré ces fluctuations, le gouvernement algérien poursuit ses efforts pour diversifier l’économie et réduire la dépendance aux hydrocarbures. La mise en place de ces nouvelles mesures de soutien aux exportateurs s’inscrit dans cette stratégie à long terme visant à renforcer la compétitivité des produits algériens sur les marchés internationaux.
Perspectives et défis pour l’avenir des exportations algériennes
Bien que ces initiatives soient prometteuses, des défis persistent pour le développement des exportations hors hydrocarbures en Algérie. La législation de change rigoureuse et complexe reste un obstacle majeur pour de nombreux exportateurs. Des efforts supplémentaires seront nécessaires pour surmonter ces barrières et réaliser une véritable diversification de l’économie algérienne.
L’Algérie continue de se positionner comme un acteur important sur la scène internationale, notamment dans le secteur énergétique. Le pays figure parmi les trois principaux exportateurs de gaz vers l’Europe en 2024, démontrant son importance stratégique dans l’approvisionnement énergétique du continent.
Par ailleurs, des projets d’envergure comme l’acquisition de 800 véhicules pour le projet intégré de phosphate par la SNTF témoignent des investissements réalisés pour renforcer les capacités d’exportation du pays dans divers secteurs.
Le lancement inaugural de l’exportation de produits agricoles vers le Canada et l’Europe marque une étape importante dans la diversification des exportations algériennes et l’ouverture de nouveaux marchés pour les produits nationaux.
Dans un contexte global marqué par des fluctuations économiques, l’Algérie reste attentive aux évolutions du marché international. La décision de l’OPEP+ de maintenir sa stratégie de réduction de la production pétrolière pour le premier trimestre 2025 aura certainement un impact sur les stratégies d’exportation du pays.
Enfin, le gouvernement algérien continue de travailler sur le terrain pour soutenir le développement économique dans toutes les régions du pays, comme en témoigne la récente visite de travail du ministre Zitouni à Bechar, visant à évaluer et à stimuler les potentiels économiques locaux.