Hassan Menouar, président de l’Association « Al Aman » pour la protection des consommateurs, a récemment mis en lumière l’ampleur du secteur informel en Algérie. Selon lui, plus de 50% des produits consommés dans le pays proviennent de ce secteur, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur le recensement de la production nationale en cours.
L’informel, un défi majeur pour l’économie algérienne
Lors d’une intervention sur la radio Chaîne 3, M. Menouar a souligné l’importance du secteur informel dans l’économie algérienne. « L’informel a pris une grande place dans le marché et plus de 50% des produits consommés aujourd’hui proviennent de l’informel », a-t-il déclaré. Cette situation pose des défis considérables tant pour les autorités que pour les consommateurs.
Le président d’Al Aman a notamment évoqué les difficultés que cette réalité pourrait engendrer pour l’opération de recensement de la production nationale, lancée récemment à Béjaïa. Les données incomplètes ou faussées provenant du secteur informel risquent en effet de biaiser les résultats de cette initiative.
Un appel à une régulation efficace des marchés
Face à cette situation, M. Menouar a insisté sur la nécessité d’un travail méthodique et rigoureux pour réguler les marchés. « Ça va prendre du temps, mais le travail devrait être réellement serein, sérieux et efficace », a-t-il souligné, appelant à une action forte et déterminée dans ce domaine.
Le président d’Al Aman a également mis en avant le besoin d’améliorer la traçabilité des produits et la visibilité sur la consommation. Il a notamment pointé du doigt le manque d’infrastructures nécessaires à une meilleure régulation des marchés, en particulier dans le secteur des produits alimentaires.
Des solutions pour une meilleure gestion du marché
Pour remédier à ces problèmes, M. Menouar a proposé plusieurs pistes de réflexion. Il a notamment insisté sur l’importance de la numérisation pour une gestion optimale des données, ainsi que sur la nécessité de construire des centrales de distribution, des marchés de gros et de proximité.
Le président d’Al Aman a également plaidé pour la libération du foncier en vue de la création d’hypermarchés. Selon lui, ces derniers, en s’approvisionnant directement auprès des producteurs, permettraient de réduire les coûts de vente en limitant le nombre d’intermédiaires.
Une enquête sur les modes de consommation des Algériens
M. Menouar a également évoqué l’enquête sur le mode de consommation des Algériens, initiée par l’Association Al Aman. Malgré des difficultés liées au manque de moyens, notamment pour développer une plateforme numérique, l’association poursuit ses efforts pour collecter des informations sur le terrain.
L’objectif de cette enquête est de soumettre les résultats à des experts pour analyse et de proposer des solutions concrètes aux pouvoirs publics. Cette démarche s’inscrit dans une volonté d’améliorer la santé des consommateurs et de contribuer à une meilleure régulation du marché.
Ces révélations sur l’ampleur du secteur informel en Algérie interviennent dans un contexte de changements économiques importants. La loi de finances 2025 introduit de nouvelles mesures économiques, tandis que des restrictions sur les transactions en espèces sont prévues pour 2025.
Par ailleurs, le secteur automobile fait l’objet de nouvelles dispositions dans le projet de loi de finances 2025, et les fluctuations du marché des changes continuent d’être suivies de près, comme en témoigne la comparaison de la valeur de l’euro sur les marchés officiel et parallèle.