La chaîne de télévision France 5 a décidé de déprogrammer le documentaire « Algérie, sections armes spéciales » initialement prévu pour le 16 mars. Ce film inédit révèle l’utilisation d’armes chimiques interdites par l’armée française pendant la guerre d’Algérie. Cette décision intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Alger.
Une déprogrammation soudaine du documentaire
France 5 a annoncé par communiqué le 11 mars la modification de sa programmation, invoquant des raisons liées à l’actualité. Le créneau sera remplacé par deux documentaires sur la Russie, sans qu’une nouvelle date de diffusion ne soit communiquée pour « Algérie, sections armes spéciales« .
L’historien français Fabrice Riceputi a souligné sur les réseaux sociaux que ce documentaire choc a néanmoins été diffusé sur la télévision suisse RTS le 9 mars.
Des révélations historiques majeures
Le film de 53 minutes, réalisé par Claire Billet, s’appuie sur les recherches de l’historien Christophe Lafay qui a mis en lumière 450 opérations militaires utilisant des armes chimiques entre 1956 et 1962.
Ces opérations se sont déroulées principalement dans les Aurès et en Kabylie, visant les combattants de l’ALN réfugiés dans des grottes, faisant également des victimes civiles. Cette utilisation d’armes chimiques constituait une violation de la convention de Genève de 1929, pourtant ratifiée par la France.
Un contexte de tensions mémorielles
Cette déprogrammation survient dans un climat particulier, marqué par des révélations explosives sur les secrets de la guerre d’Algérie. L’historien Benjamin Stora a récemment souligné dans Libération l’importance de lever le voile sur ces vérités historiques longtemps passées sous silence.
Le documentaire représente la première documentation exhaustive de l’usage d’armes chimiques par l’armée française en Algérie depuis l’indépendance, apportant des preuves concrètes à travers les archives personnelles de soldats français et de résistants algériens.