L’historien français Christophe Lafaye a révélé avoir identifié 450 opérations militaires durant lesquelles l’armée française a utilisé des armes chimiques en Algérie entre 1957 et 1959. Ces opérations se sont principalement déroulées dans les zones montagneuses de Kabylie et des Aurès.
Des révélations accablantes sur l’usage d’armes chimiques
Selon le site actu.fr qui a interviewé Christophe Lafaye, ces 450 opérations documentées ne représenteraient qu’une partie de la réalité. De nombreuses archives classées secrètes pourraient révéler davantage d’opérations similaires. L’historien souligne que l’accès à ces documents permettrait d’évaluer précisément le nombre de victimes et d’identifier les disparus.
Une stratégie militaire délibérée
Les recherches démontrent que l’utilisation d’armes chimiques relevait d’une doctrine militaire établie. Le ministre Maurice Bourgès-Maunoury avait officiellement autorisé leur emploi, politique poursuivie sous les IVe et Ve Républiques. Le général Charles Ailleret, considéré comme le « père militaire de la bombe atomique française », a joué un rôle central dans l’intensification de leur utilisation.
Des armes chimiques mortelles aux effets dévastateurs
L’historien a identifié l’utilisation d’un gaz appelé CN2D, composé de deux substances : le gaz CN dérivé du cyanure et le gaz DM dérivé de l’arsenic, auxquels était ajoutée de la terre de diatomées. Ce mélange toxique, utilisé en grandes quantités, provoquait rapidement la mort des personnes réfugiées dans les grottes.
Des unités spécialisées déployées sur le terrain
À partir de 1956, l’armée française a créé des unités spéciales pour l’utilisation de ces armes chimiques. La première unité a été établie le 1er décembre 1956, et pas moins de 119 unités ont été actives entre 1957 et 1959 sur le territoire algérien. Une opération documentée a notamment causé la mort de 116 martyrs.
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